On ignore de quelle façon cela s’est fait, mais la photographie est là. Chimique, artisanale, elle s’impose comme un démenti de l’acte industriel et de la nouveauté technique. On entrevoit, – ce qui auparavant nous paraissait détestable -, l’amour de la matière, la fusion et la confusion entre sensations et affects.
Quelquefois, il faut bien l’avouer, devant la beauté intrinsèque et trouble de ces images, on se trouve embarrassé. On ne nous demande pas de voir ces images, il nous faut les absorber.
Ces choses et ces gens, pris dans la photographie comme dans la glace, s’imposent alors.
Voilà cet espace délimité par sa vie et ses actes, refusé aux autres, sur des plaques de verre, se constitue une alternative sans autre finalité que d’affirmer la prépondérance du photographe sur ce monde.
Ode à la puissance et à l’énergie hors du commun, ces suites de fragments assemblés comme une litanie de still life, offrandes au soleil et au feu, ne doivent rien aux vanités mais se révèlent être des ossuaires, des reliques de la seule famille autorisée, la sienne.
Introduction à la photographie de Matthias Olmeta par François Cheval,
conservateur en chef du musée Niécephore Niépce , France.
Matthias Olmeta est né en 1968, diplômé en arts visuel de l’Université Santa Monica à Los Angeles en 1991. Grand voyageur, ses expériences profil son parcours, lui permettant de connaître les différentes techniques photographiques.
Aujourd’hui, il vit et travaille à Marseille et s’intéresse à la technique de l’Ambrotype. Procédé qui consiste à appliquer le négatif sur une plaque de verre au collodion (sorte de vernis), sous exposé à la prise de vue, puis blanchi. Posée sur un fond noir, l’image apparaît en positif.
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